Chef-Boutonne célèbre le 80ᵉ anniversaire de la Libération avec une grande journée de mémoire

Un haut lieu de mémoire au cœur des Deux-Sèvres

Le choix de Chef-Boutonne n’est pas anodin : la commune abrite le tout premier Monument aux Morts érigé dans les Deux-Sèvres, inauguré le 24 mai 1920 en hommage aux Poilus de 14-18. 105 années plus tard, ce monument devient le centre d’un hommage élargi aux morts pour la France de la Seconde Guerre mondiale, aux résistants oubliés et aux alliés britanniques et américains qui ont marqué l’histoire locale de leur présence et de leur engagement.

Un programme riche et symbolique

Après une cérémonie à Ardilleux, en hommage à Robert Béchade, figure locale, le cœur de Chef-Boutonne a vibré au rythme d’un défilé solennel et festif, rassemblant véhicules anciens, fanfare du SDIS, porte-drapeaux, anciens combattants, élèves et représentants civils et militaires, en route vers le Monument aux Morts. Le moment fort de la journée a eu lieu lors de la cérémonie officielle, dans la cour de la mairie, en présence d’un piquet d’honneur de l’ENSOA, de représentants britanniques, dont un ancien ministre de la Défense du Royaume-Uni, et de la petite-fille d’un pilote américain recueilli par Élise Giroux, résistante locale et figure emblématique du territoire.

Au Château de Javarzay, les spectateurs ont découvert une exposition inédite en partie réalisée par les collégiens et les lycéens de la ville. Ainsi les travaux des élèves côtoient les objets prêtés par l’Association des Combattants de la Mémoire, et de précieuses pièces de collection offertes par les descendants de résistants. Une manière vivante et poignante de transmettre la mémoire et de rappeler, comme l’écrivait Elie Wiesel : « Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde par l’oubli. »

La jeunesse au cœur du devoir de mémoire

Porté par une démarche pédagogique forte, ce projet a impliqué activement les établissements scolaires du secteur :

• Le collège François Truffaut a conçu une exposition et un reportage multimédia sur la Résistance locale, notamment autour d’Élise Giroux.

• Le lycée Jean-François Cail a lancé un travail de collecte de témoignages et de documents d’époque.

• Les élèves de l’école des Tulipiers ont participé à la cérémonie, lisant les noms des victimes et découvrant l’histoire à travers un film adapté à leur âge.

Ce projet intergénérationnel et citoyen incarne pleinement les priorités éducatives d’aujourd’hui : transmettre les valeurs républicaines, cultiver l’engagement et l’esprit critique, faire vivre l’histoire dans le présent.